La gestion des émotions est une affaire personnelle
Mes précédents posts parlaient des émotions comme des indicateurs de ce que nous vivons en toute occasion. Des signaux qui sont le reflet de ce qui se passe en nous et que la Communication Non Violente (CNV) nous invite à accueillir, écouter et décrypter avec attention.
Comme la Communication Non Violente l’indique, il me paraît important de préciser pour compléter mes précédents posts que la gestion des émotions est une affaire personnelle parce que nous sommes chacun responsables de nos émotions et qu'on ne peut donc pas en attribuer la responsabilité à quelqu’un d’autre que nous-mêmes. Lors d’une de mes récentes présentations sur le sujet, l’un des spectateurs a été très contrarié, voire même choqué, lorsque j’ai dit ça. Si c’est également votre cas, voici quelques explications pour comprendre ce qui me fait écrire que ‘La gestion des émotions est une affaire personnelle’.
Ce que l’on observe souvent, chez soi ou les autres, c’est qu’un stimulus peut entraîner un comportement. C’est la partie visible de ce qu'on est en train de vivre. C’est vrai pour tout être humain qui est stimulé par une situation. Néanmoins, ce qui se passe dans notre cerveau lorsqu'on vient d’être activé par un stimulus est bien plus complexe, même si c’est extrêmement rapide et automatique.
Le stimulus – les propos ou les actes d’une personne – est analysé par notre cerveau et le résultat de cette analyse est une interprétation de la réalité. En fait, c’est notre interprétation de la réalité qui est liée à nos valeurs et nos croyances qui ont été modelées au fil des années par notre éducation, notre histoire et nos expériences dans l’environnement dans lequel nous avons vécu. Et c’est bien cette interprétation, donc notre réalité, qui génère chez nous des émotions.
Alors bien sûr, comme me l’avait fait remarquer la personne que j’évoquais un peu plus haut dans ce post, le point de départ de cette réaction en chaîne est le stimulus donc on pourrait considérer que c’est ce stimulus – donc la personne qui en est l’auteur – qui est responsable de ce qui en découle. Mon avis est qu’il n’en tient qu’à nous de réagir de telle ou telle manière à ce stimulus.
Pour illustrer que la réponse à un stimulus est très personnelle, j’utilise souvent l’exemple de ma femme et moi lorsque nous sommes dans la voiture pour un long voyage et que la jauge de carburant s’allume. Nous avons des réactions totalement différentes. Comme je suis déjà tombé en panne d’essence avec notre voiture, on pourrait croire que je pourrais être contrarié ou stressé à la vue de la jauge de carburant allumée. Pourtant, il n’en est rien et, au contraire, c’est ma femme qui est inquiète alors qu’elle n’était pas avec moi dans la voiture lorsque je suis tombé en panne d’essence. Une des différences vient peut-être du fait que, maintenant, je connais mieux mon véhicule puisque j’en connais les limites en termes de consommation de carburant ce qui n’est pas le cas de ma femme.
Comme le montre cet exemple, dans la même situation avec le même stimulus, ma femme et moi avons des émotions et donc des réactions totalement différentes. C’est donc bien chacun de nous, par l’interprétation que nous faisons de la réalité et notre propre histoire, qui sommes responsables de nos émotions et qui sommes donc les mieux placés pour gérer nos émotions. Ce qui est vrai pour ma femme et moi l’est également pour tout le monde dans toutes les situations et le mécanisme cérébral dont j’ai parlé est identique que l’émotion soit agréable ou non.
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire l'excellente BD d'Art Mella 'Emotions - Enquête et mode d'emploi (Tome 1)'
Olivier Babando
Formateur certifié du CNVC (Center for NonViolent Communication)
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